S’il est un artiste qui se dérobe à toute classification, c’est bien Max Ernst. C’est pourtant lui qui fonde le groupe Dada de Cologne en 1919. A son arrivée à Paris en 1922, il se lie d’emblée aux futurs surréalistes. Mais Max Ernst est avant tout un esprit contestataire, qui questionne perpétuellement son environnement ainsi que les profondeurs de son monde intérieur.
Son sens poétique donne naissance à un foisonnement d’images étourdissantes. C’est un univers fascinant dont est exclue toute réalité.
La technique du collage, dont il explore les possibilités dès 1919, est pour lui l’occasion de multiplier les compositions. Une autre technique est à l’origine d’un champ de recherche important dans le parcours de son œuvre : celle du frottage et du grattage. D’improbables créatures, des espaces cosmiques inimaginables apparaissent, qui semblaient contenus à l’intérieur du support de leur représentation.
Cette dextérité dans la manipulation des techniques et la richesse de ses sources d’inspiration, la diversité des thèmes qu’il aborde, tout contribue à troubler le spectateur, lui fait perdre ses repères, le plongeant ainsi sans retenue dans l’univers de l’artiste.
Après l’exposition Yves Tanguy, en 2002, la Galerie Malingue montre cette année encore son attachement aux artistes liés à un moment ou à un autre au mouvement surréaliste, et auxquels elle s'intéresse depuis quarante ans. Daniel Malingue souhaite au travers de ces expositions faire découvrir ou re-découvrir certains artistes moins connus du grand public.
C’est la première exposition consacrée à Max Ernst en France depuis la rétrospective au Musée National d’Art Moderne, en 1992. L’exposition réunira une quarantaine d’œuvres issues de collections publiques ou privées, évoquant la grande variété des recherches et réalisations de l’artiste. Certaines seront proposées à la vente.